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LE GOUVERNEMENT ELIMINE LES MEMBRES DU SOCIAL DEMOCRATIC FRONT 

Bien avant les évènements de Fevier 2008, le gouvernement Camerounais était accusé d'homicides illégaux d'opposants politiques. Les autorités camerounaises, à commencer par les chefs du parti politique au pouvoir, ont favorisé et laissé se développer un climat dans lequel les membres des groupes politiques d’opposition ont été victimes de violence. Bien souvent, la violence a été exercée par des agents des forces de sécurité. Dans d’autres cas, bien que la violence n’ait apparemment pas été ordonnée par le gouvernement, les partisans du parti au pouvoir ont infligé des violences à leurs opposants en toute impunité. En avril 2003, des hommes en civil ont tiré sur Patrick Mbuwe, ancien secrétaire du Conseil national du Cameroun méridional (SCNC) – un groupe en faveur de l'indépendance des provinces anglophones –, qui est mort à l’hôpital. D’après certains interlocuteurs locaux, les assaillants étaient vraisemblablement des agents des forces de sécurité. Amnesty International n’a connaissance d’aucune enquête menée par les autorités pour identifier les coupables et traduire en justice les auteurs présumés de l’attentat. Le 20 août 2004, John Kohtem, un dirigeant du Front social démocratique (SDF), un parti d’opposition, dans le district de Balikumbat (province du NordOuest), a été battu à mort. Doh Gah Gwanyin, chef traditionnel local et membre du Parlement représentant le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), au pouvoir, a officiellement été désigné par le SDF et des groupes locaux de défense des droits humains comme l’instigateur de l’attentat et parmi les attaquants de la victime. Avant de mourir, John Kohtem aurait apparemment accusé Doh Gah Gwanyin d’avoir trempé dans des pratiques déloyales d’inscription sur les listes électorales qui visaient à favoriser le parti au pouvoir lors des élections d’octobre 2004. Doh Gah Gwanyin aurait juré de prendre sa revanche, puis ordonné à ses sympathisants de battre John Kohtem.
Par suite d’un mouvement de protestation contre le meurtre de John Kohtem organisé par des sympathisants du SDF et d’autres partis d’opposition à Bamenda (capitale de la province du Nord-Ouest), la gendarmerie a arrêté 11 personnes soupçonnées du meurtre. Les coaccusés de Gwanyin étaient Lawrence Mborfor, Moses Sama (alias Capsa), Woldiep Yanuke, Sama Dohgit (alias George Wabit Sampson), Vincent Panvah Yegag, Godlove Dugum, Eric Ngwamuti Doheric, William Sama, McHenry Galabe, Peter Samgwa Sikop et Linus Sama. Le 14 février 2005 – à l’issue de plusieurs mois de travail de campagne et de protestations de la part de militants politiques et pour les droits humains –, le bureau de l’Assemblée nationale du Cameroun a levé l’immunité parlementaire dont jouissait Doh Gah Gwanyin, afin qu’il puisse être inculpé de meurtre – de concert avec ses 11 coaccusés – et jugé dans le cadre de l’homicide de John Kohtem. Le procès de M. Gwanyin et de ses coaccusés s’est terminé le 12 avril 2006. Le tribunal de grande instance de Ndop (province du Nord-Ouest) l’a déclaré coupable du meurtre de John Kohtem, à l’instar de neuf de ses coaccusés. Les coupables ont été condamnés à quinze ans d’emprisonnement et une amende de 5 millions de francs CFA (environ 7 600 euros). Deux autres accusés – Moses Sama et Linus Sama – ont été acquittés et libérés. Le 25 avril 2006, les condamnés auraient interjeté appel du jugement et demandé que soit ordonnée leur remise en liberté provisoire en attendant l’audience ; M. Gwanyin a été le seul à bénéficier d’une mise en liberté sous caution. La cour d’appel n’avait pas encore statué sur l’appel en décembre 2008. Le 18 octobre 2004, des agresseurs armés inconnus ont attaqué le domicile de Pius Lecigah, successeur de John Kohtem à la direction du SDF à Balikumbat. Au cours d’un échange de coups de feu, Evelyne Lecigah, la femme de Pius Lecigah, a été touchée et blessée au ventre. On ignorait si cette attaque était liée au décès de John Kohtem ou au SDF.

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