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Evenements de 25/29 février 2008
Douala pendant les villes mortes.
Cameroun-25/29 février 2008, une répression sanglante à huis clos, c’est l’intitulé d’un rapport rendu public hier, jeudi, 19 février à Douala, par l’observatoire national des droits de l’Homme du Cameroun (Ondh). Avec l’appui des associations telles l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture, (Acat Littoral et France), ce rapport relate les évènements tragiques qui ont secoué plusieurs villes camerounaises au mois de février 2008. D’après l’observatoire, on ne saurait limiter la cause de ce qui au simple facteur de la famine. Contrairement aux pays de l’Afrique de l’ouest, au Cameroun, le contexte politique lié à cette période au projet de la modification de la constitution, l’augmentation des prix des produits pétroliers et des denrées de première nécessité, ont largement contribué au soulèvement de la population. L’observatoire juge l’attitude gouvernementale répressive, et en donne pour preuve, l’utilisation répétitive par les forces de l’ordre, des matraques, des gaz lacrymogènes, voire des grenades sur les populations au cours de cette période. Ces différentes armes ne sont pas adaptées aux opérations de maintien de l’ordre, contre des personnes qui n’étaient pourtant pas armées, souligne l’observatoire qui rappelle par exemple, que M. Dibaben Etienne a été abattu par balles. Le 27 février également, il y a eu un véritable massacre sur le pont du Wouri. Des jeunes en provenance du quartier Bonabéri à Douala 4é, avec des messages de paix inscrits bien en évidence sur des pancartes, ont entamé une marche pacifique pour exhorter leurs camarades à revenir à la raison. Ils avaient l’intention de rencontrer le gouverneur de la région du Littoral, mais ils ont été sauvagement massacrés alors qu’ils traversaient le pont sur le fleuve wouri. De même, le rapport mentionne qu’après le discours du chef de l’Etat, les jeunes Nono Laplage et Njonteng Ngantchou habitant le quartier Ndogpassi à Douala 3é, sont sortis s’enquérir de la situation de leurs camarades, malheureusement pour eux, ils sont tombés sous les balles d’une quinzaine de militaires et d’éléments du GSO. L’Ondh fait remarquer que cette situation traduit clairement, les violations graves des droits de l’homme.
Arrestations en cascades
Dans la foulée, il y a eu des arrestations que l’observatoire qualifie « d’arbitraires ». Le rapport indique qu’il y a eu environ 3 000 personnes arrêtées au sein de la société civile, dont 2 000 dans la région du Littoral, près de 4 00 à l’ouest, soit 213 à Bafoussam, , 85 à Bafang, 65 à Dschang, 4 à Bandjoun et 17 à Baham. Ces différentes arrestations ont débuté timidement dès le 25 février 2008, puis ont pris de l’ampleur les 26, 27, 28 et 29 février. L’observatoire dénonce le contexte confus des arrestations, car si certains ont été pris en flagrant délit de vol ou de recel d’objet, la plupart des interpellés l’ont été de manière arbitraire, principalement dans les rues. Seulement voilà, « le gouvernement a fait la sourde oreille concernant ces victimes », relève madeleine Afité de la l’ONG « La maison des droits de l’Homme ». En effet, les blessés par balles auraient dû recevoir des soins adéquats, mais rien n’a été fait. Le rapport souligne alors que les forces de l’ordre ont à ce titre, manqué à leur devoir de porter assistance médicale aux victimes, ainsi que d’informer les familles affligées. Au cours des émeutes de février 2008, cette situation avait amené alors les associations de défense des droits de l’homme, à monter au créneau pour dénoncer les violations des droits de l’homme, prenant le contre-pied du gouvernement notamment au niveau du bilan des émeutes. Si l’Etat parle de 24 morts, celles-ci avaient estimé le bilan plus lourd, soit à une centaine de personnes tuées. Ces sorties dans les médias internationaux principalement, n’avaient pas du tout été appréciées par le gouvernement. Madeleine Afité, la présidente de l’ONG Action des chrétiens pour l’abolition de la torture, branche du Littoral, ainsi que de la maison des droits de l’homme du Cameroun, dit avoir plusieurs fois reçu des menaces d’intimidation, son véhicule vandalisé au lendemain des émeutes au mois de mars. Mais elle n’est pas la seule à avoir été intimidé, les journalistes travaillant notamment pour la presse étrangère selon l’observatoire, avaient aussi été menacé.

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