Cameroun: Les Mentors de la Haine Tribale Cherchent un Bouc Emissaire
L’un des principaux signataires de l’appel à la guerre tribale signé à Yaoundé le 29 février 2008, Charles Borromé Etoundi déclare sur les antennes de Rfi, avoir trouvé les manipulateurs des mouvements de revendications populaires ayant secoué le Cameroun le mois dernier. Au micro de Christophe Boisbouvier il a affirmé hier mercredi 12 mars, qu’ « il y a derrière ces manifestations toute une organisation détaillée, planifiée et politisée. La situation de la vie chère a simplement été manipulée, instrumentalisée.» Plus précisément Charles B. Etoundi pointait un doigt accusateur sur Le CODE qui avait quelques jours plus tôt mis en garde le régime de Paul Biya.

Confondant au passage manifestants et casseurs, l’homme de Mvog Ada semble ne pas vouloir admettre que le parti dont il est membre ne jouit plus d’autant de popularité que par le passé. Par ailleurs, un peuple qui n’a point de bouche peut aussi savoir faire foule. On reconnaît bien là l’une des facettes de cet ancien ministre de l’Education nationale rappelé à l’ordre par la justice le 27 janvier 2006. Il devient donc légitime de se pencher sur ce militant du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), autrefois agent de renseignement au service du très redoutable Jean Fochivé bien qu’il ne fût à cette époque là étudiant et puis par la suite enseignant.
Reconnu coupable de diffamation, la section correctionnelle du tribunal de Grande Instance de Yaoundé Centre Administratif avait sommé l’ancien ministre et membre du comité central du RDPC, parti au pouvoir d’une amende de 100 000 FCFA et à payer un montant de 20 millions de FCFA de dommages et intérêts à M. Mveng Ferdinand. A l’origine, un contentieux qui opposait l’ex-ministre Etoundi et Ferdinand Mveng Directeur Général de l’imprimerie AMM(Afrique Multi média) sur la direction et la gestion de la société d’édition Ceper S.A. En marge de cette affaire, Ferdinand Mveng avait porté plainte dans la foulée pour injures et diffamations.
En effet, dans une correspondance n°2577 du 23 septembre 2004 adressée au ministre d’Etat de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation (Minatd), Marafa Hamidou Yaya, Charles Etoundi n’appréciait pas que le marché d’impression des bulletins de vote ait été octroyé à son adversaire Ferdinand Mveng : des bulletins dont l’usage était destiné au déroulement du scrutin présidentiel du 11 octobre 2004. Employant des termes injurieux à l’encontre du directeur général de AMM, le Rambo des tropiques avait cru bon de dicter sa loi au Minatd : « Je viens d’être informé que votre département ministériel a malgré tout confié ces travaux à monsieur Mveng Ferdinand, prédateur installé dans notre entreprise. Car en effet, en confiant des travaux aussi sensibles à un escroc aussi avéré, vous êtes nécessairement complice de sa forfaiture, tout en nous liant les bras à cause des grands enjeux du moment ». L’audience du 27 janvier 2006 rappelait ainsi à l’ordre l’ancien ministre. D.E.F