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Émeutes de février 2008: Paul Eric Kingue répond à l’honorable Jean-Michel Nintcheu


Par Paul Eric Kingue
A la suite de la parution de l’article intitulé « émeute de février 2008: le gouvernement veut rouler les victimes » en page 03 du quotidien Emergence, n° 476 du mardi 07 avril 2015, Paul Eric Kingue depuis la prison de New-Bell a adressé un droit de réponse en vue d’apporter certains éclaircissement.
Je vous remercie de me donner l’opportunité de remettre les pendules à leurs places, après la sortie légère et inintelligible de l’Honorable Nitcheu dans votre journal du 07 avril 2015.
Effectivement, cette sortie ne m’a pas laissé indifférent. De ma cellule, j’essaye au quotidien de m’informer par le biais tantôt d’un poste radio, tantôt de la télévision, et quelque fois, des journaux camerounais dont j’apprécie positivement la contribution à l’émergence d’une véritable société démocratique dans notre pays.
Pour revenir à votre question, en parcourant votre parution du 07 avril 2015 dont l’article concernant les émeutes de février 2008 a été relayé dans les réseaux sociaux m’a-t-on appris, j’ai été choqué de constater que certains de nos «hommes politiques» manquent d’épaisseur et de probité et sont prêts à marcher sur des cadavres, pour consolider leurs positions parfois questionnables.
Dans cet article intitulé «Emeute de Février 2008, le Gouvernement veut rouler les victimes», le député Jean Michel Nitcheu insinue mon rapprochement avec le régime de Yaoundé car déclare-t-il, «Paul Eric Kingue est du Rdpc». Continuant dans ses envolées, le Magistrat Hors hiérarchie-député Jean Michel Nitcheu, tranche: «Paul Eric Kingue n’est pas une victime des émeutes de Février 2008».
A la lecture de cette sortie, deux questions m’ont taraudé l’esprit.
La première est celle de savoir si les politiciens de l’espèce de Jean Michel Nitcheu méritent la confiance des Camerounais dont ils appellent tous les jours, l’attention et même l’adhésion?
Chaque pays a son histoire. Et, l’histoire est têtue. Vouloir la falsifier relève au minimum d’une malhonnête prétention, et au pire, de la folie.
La seconde question est de savoir combien de temps encore ce genre d’opportuniste, doublé de commerçant politique, existera dans le microcosme politique de ce pays qui nous est cher?
Autrement dit, à qui M. Jean Michel Nitcheu peut faire croire au Cameroun et ailleurs que Paul Eric Kingue, Lapiro de Mbanga (de regrettée mémoire) et autres ne sont pas les victimes des émeutes de Février 2008? Je comprends aisément le commerce politique honteux qu’il entretient sur le sang des dizaines de Camerounais depuis 2008 et qui, malheureusement pour lui, ne retient l’attention d’aucun Camerounais et en tout cas, de pas grand nombre.
Pour sa gouverne, je suis jusqu’à ce jour, le seul Camerounais sur la vingtaine de millions qui, au pic des émeutes de février 2008, a pris sur lui, le courage de dénoncer à travers une chaîne de télé de grand audimat, le massacre par les forces de l’ordre, de nos jeunes compatriotes. Dénonciation qui m’a couté la liberté jusqu’à ce jour.
Il n’est pas inutile de rappeler qu’au moment où je dénonçais cette barbarie, j’étais maire. C’est-à-dire un privilégié social qui pouvait décider de se taire pour protéger ses acquis. En plus, j’étais maire du Rdpc. C’est-à-dire qui avait l’obligation de réserve qui m’aurait contraint à couvrir les exactions du régime-parti que je servais. Mais pour l’amour fou et aveugle de mes concitoyens, pour mon sens élevé de la justice et de l’équité, pour mon attachement aux droits humains, j’ai pris sur moi, de dénoncer en sachant pleinement que cela me couterait cher. Pour ces familles ayant perdu des enfants, j’ai préféré me sacrifier. Quiconque était scotché devant le petit écran au Cameroun m’a entendu dénoncer avec véhémence ces massacres. Vingt quatre heures seulement après ma sortie télévisée, j’ai été enlevé et embarqué d’abord à la gendarmerie et ensuite à la prison où je séjourne jusqu’à ce jour.
Comment donc comprendre qu’un élu absent et muet comme une carpe à ce moment particulièrement chaud, se croit investi aujourd’hui d’une mission de défenseur des morts en affirmant de manière péremptoire que Paul Eric Kingue n’est pas victime des émeutes de Février 2008?
Pour rafraichir la mémoire à ce député, ou alors ne le sait-il pas, ma procédure judiciaire portant sur les émeutes de Février 2008 est encore pendante devant la cour suprême du Cameroun. A ce jour, une fois de plus, je suis le seul Camerounais sur les quatre mille interpellés à ce moment là, à être encore jugé pour les émeutes de Février 2008, et ce, sans doute au moment où Jean Michel Nitcheu ‘sablait du champagne’, tantôt à Yaoundé tantôt à Douala. Au moment où je vous réponds, sa fille est en train de solliciter un statut de refugié en Belgique. Par qui est-elle pourchassée au Cameroun? Qu’il se mette une fois pour toute en tête que je ne laisserai plus jamais, sur la scène politique nationale, des politiciens camerounais mentir aux autres Camerounais.
Qu’est-ce qu’être victime? Qu’il s’agisse de Larousse, Lalande, Hachette etc., une victime est une personne qui subit un préjudice par la faute de quelqu’un ou par sa propre faute. Après avoir dit à Jean Michel Nitcheu qu’est-ce que c’est qu’une victime, s’il avait l’humilité nécessaire reconnue à un vrai élu, il comprendrait qu’il s’est trompé de l’idée qu’il se fait depuis sept ans, des victimes de février 2008. Il comprendrait également qu’on n’est pas victime seulement lorsqu’on est mort, mais on est aussi victime des émeutes de février 2008 lorsqu’on a été amputé d’un membre de son corps, grièvement blessé, perdu la liberté et/ou vu ses investissements détruits à cette occasion. Parlant précisément de perte de liberté, notre député sait-il que croupit encore en prison avec moi, un certain Essobo Adjama, qui vit péniblement au quotidien à New Bell?
Notre élu a-t-il seulement essayé de poser à l’Assemblée nationale, ce cas qui est un cas de conscience au moment où le gouvernement de la République crie sur tous les cieux qu’il n’y a plus un seul détenu des émeutes de février 2008 dans ses prisons? Dois-je penser que pour ce commerçant politique, Lapiro de Mbanga, entré en prison sans cancer et mort parce que placé dans l’impossibilité de se soigner pendant des années, dont la décision a été cassée et annulée par la Cour suprême, n’était pas victime des émeutes de février 2008? Où classe-t-il tous les blessés (amputés et autres) de ces événements? N’en sont-ils pas des victimes? Où classe-t-il le maire que j’étais et dont tous les témoignages, je dis bien tous les témoins de l’accusation sans exception ont apporté à la surprise du Ministère public qui les avait pourtant cités, des arguments à ma décharge consignés noir sur blanc dans les plumitifs de notre justice?
Au moment où notre député du carrefour de la prostitution «sablait du Champagne», Lapiro et moi croupissions en prison; une prison que nous n’avons jamais méritée, une prison tissée de toute pièce par un régime qui avait visiblement perdu le contrôle du pouvoir et qui n’avait pour seule issue, que de chercher des boucs émissaires qui se sont finalement révélés être Lapiro de Mbanga et moi. De quoi parle Jean Michel Nitcheu, s’il était sincère dans ses fameuses commémorations, il se serait à chaque occasion, déplacé dans toutes les villes où les émeutes ont tué, blessé, détruit. Restreindre les «victimes» de Février 2008 à sa seule circonscription électorale ne trahit-il pas ses calculs politiciens que seuls des naïfs peuvent crédibiliser? Pour me résumer, on est victime des émeutes de février 2008 quand on a perdu sa vie, sa liberté, ses investissements etc. à cette occasion. On n’est aussi victime à Bamenda, Buea, Penja, Loum et pas seulement au «carrefour j’ai raté ma vie» etc.selon qu’on a subi un préjudice, et ça Monsieur Nitcheu doit l’intégrer.

Un collectif des victimes des émeutes
Le Comité des victimes de Février 2008 a été constitué depuis 2009, année de mon transfèrement à la prison centrale de Douala. Ce Comité avait été pensé par feu Lapiro et moi. Nous y travaillions au quotidien, parce que nous nous sentions légitimes au regard de nos positions d’hommes souffrant dans leurs chairs, des émeutes de février 2008 ou du moins, des accusations erronées s’y rapportant.
Qui mieux que Lapiro et moi, était fondé à parler des émeutes de février 2008 au Cameroun? Mais qui donc? Jean Michel Nitcheu dont les revendications la veille de ces émeutes portaient sur la révision de la constitution et non pas sur la vie chère dont le ras-le-bol a débouché sur les émeutes? Où se terrait-il du 25 février au 29 février 2008 (après la dispersion de son meeting sur la constitution) quand le Cameroun s’embrasait à cause du mal être des Camerounais qui voyaient grimper au quotidien, les prix des denrées alimentaires sur les marchés? Se souvient-il que j’étais une fois de plus sans modestie au Cameroun, le seul et unique responsable du Rdpc ayant dénoncé les tueries par nos forces de l’ordre, sur une chaîne de télévision de la place, de plusieurs de nos jeunes compatriotes, jetant ainsi le pavé dans la marre? Où était-il? Seules quelques Ong me semble-t-il, étaient sur le terrain, sans la moindre trace de ce député mal inspiré décidé de bâtir ses fondations politiques sur des morts qui méritent pourtant mieux.
Négociations avec l’ONU
Il n’existe aucune négociation entre l’Onu et moi sur les émeutes de février 2008. En 2009, j’ai saisi l’Onu pour cadrer et restituer, à la suite de l’ACAT-Littoral, la vérité quant à certaines informations divergentes qui pourrissaient l’environnement communicationnel au sujet de ces évènements dans notre pays. Je l’ai fait comme je l’ai dit, parce que légitimement fondé d’apporter mon avis sur cette question qui continue jusqu’à ce jour, à me détruire la vie. Le gouvernement du Cameroun dans ses communications antérieures déclarait environ 42 morts. L’ACAT 145 morts. Face à ces positions qui ne me semblaient pas sincères de part et d’autre, Lapiroet moi, avions missionné, depuis la prison de New-Bell, des jeunes dans les différentes villes où les émeutes ont fait des victimes. Au terme de leurs descentes sur le terrain, il en ressortait que 53 Camerounais ont été tués pendant ces évènements. 53 au total. Un chiffre que ni l’Etat du Cameroun, ni l’ACAT ne peut remettre en question. J’en veux pour preuve, depuis bientôt 8 ans, l’ACAT n’arrive pas à produire sa liste alléguée de 145 victimes. Je mets cette Ong au défi, de produire une liste de 145 victimes repérables, même à moyenne échéance. Il en est de même pour le gouvernement de la République qui essaye sans y parvenir, de compresser le nombre de victimes à 26 aujourd’hui. Il n’y parviendra jamais. Les familles des 53 victimes dont nous avions dressé les listes sont physiquement repérables. Un travail de fourmis auquel était attaché mon ami et frère Lapiro a été fait. Un travail que j’ai décidé de poursuivre pour la manifestation de la vérité et de la justice, non pas pour attendre d’être payé par le Gouvernement, comme le pensent les esprits retords, au nom des victimes. Je n’attends rien de cette démarche.
Ceux qui m’ont connu et m’ont côtoyé savent combien je tiens à ma réputation et à mon image. L’argent ne m’émeut pas. Sinon les bananeraies m’en auraient donné. Avec le gouvernement, il n’y a jamais eu de négociations non plus; ni de près, ni par personne interposée sur la question touchant aux émeutes de février 2008. Sollicité par une mission venant de Yaoundé courant Août 2014, qui tenait à avoir des informations en ma possession, j’ai fait convoyer par M. Celestin Njamen, la liste de 53 victimes que Lapiro et moi, avions répertoriées. La même liste a été envoyée au Conseil des Droits de l’Homme Des Nations Unies qui en avait besoin, pour ses décisions finales.
Je ne représente aucune victime de février 2008. Le collectif pensé par Lapiro et moi, avait pour mission de réunir le moment venu, les victimes telles que répertoriées dans la liste des 53. A ces décédés, on ajoutait les blessés et les détenus que nous étions, quelques hommes d’affaires qui ont vu réduire en cendres, leurs investissements. Parce que comme je l’ai dit plus haut, on n’est pas victime seulement lorsqu’on vit à Bépenda et au Carrefour des prostituées, mais on est victime partout où les émeutes ont tué, détruit, et arraché les libertés, à condition qu’on ait subi un préjudice réel, certain et inattaquable. Voilà le débat de fond qui devait préoccuper ceux qui pensent à l’argent des morts. Je préfère moi, mon argent. Oui le mien qui viendra à court ou à long terme, des réparations découlant de la privation abusive de ma liberté. Au moment où je vous parle, les procédures que j’ai engagées contre l’Etat du Cameroun sont nombreuses; l’Etat a déjà été condamné pour certaines et est en voie de l’être pour les autres, par la même organisation (Onu) qui pilote le dossier des émeutes. Avoir le courage d’engager les procédures contre l’Etat Rdpc est la preuve, s’il en était besoin encore, que mon appartenance ancienne au Rdpc, ne me rapproche pas de celui-ci mais m’en éloigne au contraire.
Je ne saurai clôturer ce droit de réponse sans poser la dernière question qui me pertube: De quelle légitimité se prévaut Jean Michel Nitcheu pour parler des émeutes de Février 2008? Etait-il victime ou acteur, encadreur ou expert des émeutes? Est-il préfet pour savoir quand et comment on crée des collectifs? A-t-on besoin de son visa pour légaliser un collectif?
Vous voulez savoir si je connais Dame Madeleine Afite. Je réponds par l’affirmative. C’est une femme brave, qui a pris en mains, dès les premières heures, mes dossiers pour les répercuter aussi bien sur la scène nationale qu’internationale, même si la gestion de ceux-ci vue de près, a suscité un certain nombre d’appréhensions et de questionnements dans mon esprit. Je préfère ne pas en parler ici.
Parallèlement, elle s’est fortement impliquée dans les émeutes de février 2008, même si par ailleurs, ses chiffres allégués n’ont jamais été étayés. Des chiffres à couper le souffle qu’elle n’arrive toujours pas à prouver. Après ces émeutes, elle a cru prendre sa retraite alors que la société civile avait encore besoin d’elle, les droits de l’homme étant une bataille loin d’être gagnée au Cameroun.
Mais depuis que les esprits mal intentionnés agitent la question des réparations destinées aux victimes, elle semble vouloir révoquer sa décision de retraite, comme si le gouvernement camerounais versera entre les mains des collectifs et Ong les réparations prévues pour les victimes. Qu’il soit bien compris, aucune Ong, aucun collectif ne sera payé au nom des victimes, tel sera ma bataille, même du fond de ma cellule. Je crains Dieu et il est hors de question pour moi, d’assister à un spectacle où orphelins, blessés, détenus et autres des émeutes ne seront pas les destinataires finaux desdites réparations. Ceux qui espèrent percevoir aux noms des victimes de millions de francs CFA doivent dès à présent, s’occuper autrement.
Est-il important que je rappelle que dans la communication de l’Etat Camerounais à l’ONU, un gros mensonge a été dit? Notamment l’absence de détenus en prison à ce jour pour les émeutes?
J’y suis encore pour les émeutes. Sieur Essobo Adjama aussi. Un mensonge que j’ai vite fait de rectifier au conseil des Droits de l’Homme. La vérité pour moi est cardinale. Mon engagement pour les plus faibles, sincère et non négociable.
En tout cas, telle est et restera mon combat. Je vous remercie.

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